Première intervention endovasculaire Cérébrale réalisée sur un nouveau né de très petit poids à l'hôpital Bicêtre
Les malformations de la veine de Galien sont les plus fréquentes des malformations artério-veineuses cérébrales de l’enfant. Environ 30 % d’entre elles sont dépistées in utero au cours de l’échographie de second ou troisième trimestre. En dehors d’une gêne au développement cérébral, cette malformation peut générer une insuffisance cardiaque les jours suivant la naissance, engageant à très court terme le pronostic vital. Les nourrissons atteints par cette pathologie doivent être opérés rapidement après leur naissance pour traiter leur insuffisance cardiaque et leur permettre de retrouver des conditions de vie normales. Depuis dix ans, près d’une quarantaine de nouveaux-nés ont été pris en charge pour cette malformation à l’hôpital Bicêtre (AP-HP), qui est centre de référence pour les pathologies malformatives neurovasculaires pédiatriques. Une intervention a pu être pratiquée chez plus de la moitié d’entre eux dans leur premier mois de vie, mais jamais encore sur un nouveau-né de si petit poids. Ce très faible poids augmente la complexité de l’opération, dans la mesure où les artères, à cet âge, mesurent parfois moins d’un millimètre.
Pris en charge début novembre par le Dr Saliou, responsable de l’unité de neuroradiologie interventionnelle au sein du service de neuroradiologie du Pr Ducreux, le nouveau-né se porte bien.
« Ce n’est pas parce qu’on ne l’avait jamais fait que ce n’était pas le moment de le faire, les premières de ce type ne sont pas préméditées, elles arrivent lorsqu’il faut sauver un patient » explique le Dr Guillaume Saliou. Jusqu’à récemment, les nouveaux-nés de très petit poids étaient exclus des ressources thérapeutiques médicales. « Nous n’en serions pas là sans le travail qu’a mené le Pr Lasjaunias à partir du début des années 80. Il fut un véritable pionnier dans la stratégie de prise en charge de ces petits patients » ajoute le Dr Saliou. La réussite de cette intervention ouvre la perspective de pouvoir désormais prendre en charge ces malades en leur proposant un traitement."